A l’heure où le débat sur l’âge de départ à la retraite fait rage en France, le secteur des Ressources Humaines rencontre d’autres bouleversements inédits.
La pandémie du Covid-19 a non seulement modifié les modes de travail et d’organisation en accélérant la transformation numérique, mais elle a fondamentalement changé l’état d’esprit des salariés en termes d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle comme vis-à-vis de leur employeur.
Les grandes tendances RH de 2023 reflètent ces bouleversements à travers deux grands axes de transformation :
– d’un côté, des outils et une organisation du travail RH boostés par les évolutions technologiques, comme les logiciels d’optimisation des processus SIRH et la révolution cloud
– de l’autre, le retour net à un management plus humain et à l’écoute des collaborateurs ainsi qu’à une culture d’entreprise plus engageante
De la digitalisation des processus RH à l’amélioration de l’expérience collaborateur, de l’adaptation au travail hybride au renouvellement de la marque employeur, retour sur les grandes tendances RH de 2023.
Télétravail, travail hybride et optimisation des processus RH : les logiciels SIRH et le cloud plébiscités en 2023

Quel est le point commun entre le télétravail, le travail hybride alternant travail au bureau et à domicile, et l’optimisation des processus RH ? Des ajustements technologiques inédits et évolutifs qui révolutionnent la gestion traditionnelle des Ressources Humaines.
Optimisation des processus RH : à la recherche de logiciels fonctionnels, ergonomiques et agiles
Face à des candidats ou salariés plus mobiles et exigeants, à la révolution numérique et à l’explosion des modes de travail hybrides, les services RH doivent s’adapter en gérant efficacement les tâches et en sortant des lourdeurs administratives.
Selon une étude de Markess by Aegis, en 2020, 82 % des décideurs mobilisaient donc des outils pour automatiser les processus de gestion de paie, d’administration du personnel, du temps et des activités.
Ces changements participent du même élan que les nouvelles normes comptables instituées au niveau national, dont l’obligation du passage à la facture électronique dès juillet 2024 pour les grandes entreprises, le 1er janvier 2025 pour les ETI et le 1er janvier 2026 pour les PME et les microentreprises. Plus globalement, le marché français du digital RH devrait ainsi dépasser les 4 milliards d’euros en 2024 selon une étude d’Exægis publiée en octobre 2021.
Une migration attendue vers des solutions SIRH dans le cloud
Comme toutes les autres fonctions de l’entreprise, les services RH se doivent d’être plus agiles et adaptés aux modes de travail à domicile ou hybrides. Là où les outils collaboratifs accessibles partout et à tout moment ont été mis en place en urgence pendant la période Covid, la fonction RH qui stocke et traite des documents confidentiels soumis au RGPD européen prend nécessairement plus de temps pour adopter des solutions cloud.
La gestion des paies, des absences et autres fonctionnalités fondamentales sont donc d’abord demeurées « on premise » mais les principales suites logicielles traditionnelles des RH en France ont su adapter leurs offres pour fournir des solutions cloud en accord avec les nouveaux usages professionnels et les exigences de sécurité. D’après une étude publiée par Gartner, le marché du cloud computing est en plein boom et devrait atteindre 1800 milliards de dollars d’ici 3 ans, contre 1300 milliards en 2022.
Une tendance vers le SIRH en mode SaaS que le marché français devrait suivre pour trois grandes raisons :
– harmoniser les usages entre les différents collaborateurs de l’entreprise
– rester concurrentiels en utilisant des outils à la pointe
– assurer la continuité des services RH en temps de crise, même à distance
Expérience collaborateur, bien-être au travail, stratégies RSE, marque employeur : les nouvelles visions du management et de la culture d’entreprise.
En parallèle des tendances technologiques, se développe de nouvelles façons d’envisager le recrutement et la vie au travail. En effet selon le Baromètre BMO 2022 de Pole Emploi , 58 % des recrutements sont jugés « difficiles » par les entreprises. L’offre et la demande ne se rencontrant plus nécessairement, il faut user de nouvelles stratégies pour attirer, recruter et retenir les salariés. Comment ? En assouplissant les méthodes de recrutement, en se mettant plus à l’écoute des salariés, et en tablant sur une plus forte adaptation à leurs besoins réels. La mise en place de stratégies RSE fait également partie des nouveaux facteurs favorisant l’engagement des salariés en 2023.
Meilleure écoute des salariés, personnalisation de l’expérience collaborateur et bien-être au travail
Le top Employers Institute qui récompense l’excellence des Ressources Humaines des entreprises révèle que les lauréates mettent en place une « pratique régulière d’écoute » de leurs équipes. 83 % des Top Employers France indiquent notamment impliquer des groupes de salariés dans la définition de l’organisation et du travail. Selon cette étude, ces employeurs exemplaires en termes de stratégie RH tendent à personnaliser l’expérience collaborateur en aménageant les horaires de travail de façon individualisée et en prenant en compte l’équilibre nécessaire entre vie professionnelle et vie privée – comme accorder 2 jours de travail à domicile, voire une semaine de travail complète sur 4 jours etc. Ces nouvelles tendances managériales d’écoute et d’encouragement au management participatif visent aussi à réduire les chiffres de la souffrance au travail. En effet, selon le Baromètre Empreinte Humaine – Opinionway de mars 2022, 2.5 millions des salariés souffriraient de burnout sévère.
Politique RSE et mise en place des outils SIRH : le combo gagnant pour favoriser l’engagement du collaborateur
Outre la recherche de bien-être au travail, les difficultés de recrutement font apparaître chez les collaborateurs le désir de travailler au sein d’entreprises qui adoptent une vraie stratégie RSE. Ainsi, 82 % d’entre eux s’imaginent toujours travailler dans la même entreprise dans 3 ans, si celle-ci a intégré un service RSE. Parallèlement aux difficultés de recrutement, la rétention des salariés est en effet une problématique majeure à laquelle les RH doivent faire face en 2023 en raison du phénomène de « quiet quitting » – soit des chiffres de démission spectaculaires.
Selon le ministère du Travail, ce sont 520 000 personnes par trimestre qui ont mis fin volontairement à leur contrat de travail fin 2021 et début 2022, dont 470 000 étaient en CDI. Pour améliorer la Marque Employeur, il ne s’agit donc plus seulement de rédiger des annonces de travail attractives et d’investir les réseaux sociaux de façon positive. Il faut désormais créer de l’émulation en interne en favorisant le cœur de métier et les modes de travail hybrides. Une évolution qui va de pair avec la nouvelle agilité permise par les technologies cloud.
Pour conclure…
C’est en fournissant aux collaborateurs les moyens de travailler plus efficacement via les outils SIRH que l’entreprise pourra générer de l’engagement.
En effet, les outils SIRH servent de socles à ces nouvelles façons de travailler et favorisent la rétention des talents :
– Ils permettent à l’employeur de mieux identifier les compétences des collaborateurs et de réaliser des recrutements plus qualitatifs.
– Depuis la phase d’onboarding jusqu’à l’organisation des entretiens annuels, ils favorisent l’écoute managériale et les feedbacks, permettent de créer des chemins de carrière et plans de formation mieux adaptés pour les salariés.
Créateurs de valeur, ces outils SIRH sont plus que jamais au cœur de l’écosystème des entreprises en 2023. Ils leur donnent les moyens de travailler en harmonie dans un contexte de travail hybride tout en mettant en place des stratégies de recrutement et de rétention des talents bien plus efficaces pour l’avenir.